Au Mali, le trafic d’enfants augmente pendant la pandémie

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Le Haut Commissariat aux Réfugiés s’alarme de l’augmentation de la traite des enfants, du travail forcé et du recrutement forcé.

Le Mali est un pays de transit incontournable pour les réfugiés et les migrants qui tentent d’atteindre l’Afrique du Nord et l’Europe. Là-bas, les enfants subissent de plein fouet les conséquences, non seulement de la pandémie, mais aussi des conflits, de l’insécurité et de la détérioration des conditions économiques. Dans ce contexte, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés dénonce « une augmentation de la traite des enfants, du travail forcé et du recrutement forcé par des groupes armés ».

Selon les experts du Groupe Mondial de la Protection (GMC), il y a eu plus de cas de recrutement d’enfants durant le premier semestre 2020 (230 cas) que l’année 2019 toute entière (215 cas).

Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) chargée de la protection internationale, déclare :

« Du fait du conflit et de la détérioration socio-économique aggravée par la pandémie, nous constatons certaines des violations des droits humains parmi les plus flagrantes au Sahel. Les enfants sont forcés à combattre par des groupes armés. Ils sont victimes de la traite des êtres humains, de viols, de vente, ils sont forcés à la servitude sexuelle ou domestique, ou au mariage précoce. Encore davantage d’enfants sont en danger au Sahel, une région en passe de devenir la crise humanitaire qui connaît la croissance la plus rapide au monde. »

L’Agence pointe également le travail dans les mines d’or.

« Des groupes armés se livrent également au trafic d’enfants destinés au travail dans les mines d’or, utilisant les profits pour enrichir les combattants des groupes armés, alimenter le commerce des armes et financer la violence. Des ‘taxes’ exorbitantes sont également imposées aux adultes qui travaillent dans ces mines d’or. Comme les écoles restent fermées en raison du conflit, de l’insécurité, de la pandémie de Covid-19 ou des grèves d’enseignants, les enfants sont également poussés vers les mines d’or informelles, notamment à Gao et Kidal où de nombreuses zones sont contrôlées par des groupes armés. Des évaluations rapides sur la protection de l’enfance ont révélé que quelque 6000 enfants, en grande majorité des garçons, travaillent dans huit sites miniers du pays. Ils sont exposés aux pires formes de travail des enfants, à l’exploitation économique, à la violence sexuelle, physique et psychologique. »

Les violences faites aux femmes sont également en augmentation. Le Haut Commissariat aux Réfugiés craint que les mariages d’enfants augmentent de façon exponentielle dans un pays où, selon les estimations, 53% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans.

M.C.


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